Matriarcat Baïnouk (Guinée, Gambie et Sénégal) : un règne matriarcal renversé

Les Baïnouks sont un peuple forestier d’Afrique de l’Ouest présent en Guinée-Bissau, en Casamance (sud du Sénégal) et en Gambie. Traditionnellement la société baïnouk est hiérarchisée par les classes d’âge, le pouvoir des plus anciens, les rites d’initiation. La société baïnouk est matrilinéaire. C’étaient les fils des tantes maternelles qui héritaient du pouvoir royal. Comme dans presque toutes les sociétés africaines, la femme a beaucoup de pouvoir. Les Baïnouks sont aussi souvent musulmans que chrétiens. Certains rites de leur religion d’origine, subsistent toujours.

Le renversement du matriarcat

Toutes les traditions orales recueillies sont d’accord pour reconnaître que les Baïnouk occupaient les pays de Kabou, de Pakao jusqu’à la vallée de Gambie. Ils seraient d’abord gouvernés par des femmes, « muso manso ». Dana Sira Banna aurait, par une véritable révolution, aboli le système de « musu mansaya », le matriarcat, et imposé la royauté patrilinéaire qui exclut les femmes du pouvoir. Il fut le plus grand roi du pays baïnouk. L’informateur Lassana Sané de Kandéléfa donne le nom de quelques rois : Mansa Kokoua, Mansa Bandiougou, Mansa Ketchikor comme antérieurs à nana Sira Band. Les titres mansa dénotent l’influence mandingue dans la région et les souverains paraissent comme postérieurs à la conquête mandingue.