La lignée par le viol
Selon des rabbins, en particulier du judaïsme « réformé », la famille hébraïque telle qu’elle apparaît dans la Torah est patrilocale, donc suit les coutumes, y compris religieuses, du mari et non de la femme. Rien n’y indiquerait une matrilinéarité obligatoire du judaïsme, cette règle serait en fait d’apparition plus tardive et n’a pas le crédit de tous les Juifs. La matrilinéarité a été introduite par des Rabbins Ukrainiens suite aux pogroms de Kirovohrad (15 avril 1881) et Kiev (26 avril 1881) (qui font suite à l’assassinat d’Alexandre II). Le but de cette mesure était de donner une légitimité sociale aux enfants issus des nombreux viols perpétrés à ces occasions.
Une origine talmudique ?
La transmission matrilinéaire de la judéité a été codifiée probablement pour la première fois dans le Talmud (T.B. Kiddoushin 68b, élaborant sur la mishna 3:12 du même traité). Le principe de transmission exclusivement matrilinéaire fut pourtant débattu dans le Talmud lui-même, bien que les discussions fussent vite résolues à l’avantage de la matrilinéarité, ainsi que, de façon beaucoup plus significative, par des courants mosaïques ignorant ou rejetant le Talmud. En effet, une lecture littérale de la Bible hébraïque fait ressortir que la plupart des personnes nommées dans la Bible hébraïque sont présentées par leur seule ascendance paternelle (Josué fils de Noun, Rachel fille de Lavan, etc. Toutefois, on trouve aussi Bethouel fils de Milca, Dinah fille de Léa). Les lois sur l’héritage et le partage des terres se font en fonction du père (ce qui explique l’épisode des filles de Tzelofehad). La charge sacerdotale et lévitique ne sont transmises que par le père. De fait, les Samaritains et les Lemba (non reconnus comme Juifs) pratiquent la patrilinéarité. Certains Karaïtes la pratiquent également.
Une filiation à toutes épreuves
L’historien et rabbin conservative Shaye Cohen s’emploie à démontrer que le principe de la matrilinéarité aurait été introduit à l’époque de la Mishna, en rupture avec la loi patrilinéaire traditionnelle. En effet, le principe de la matrilinéarité semble ignoré de la Bible hébraïque, et des écrits du premier siècle de l’ère commune. Michaël Corinaldi, professeur de droit à l’université de Haïfa, propose plusieurs raisons pouvant avoir justifié le choix d’une transmission matrilinéaire de la nationalité :
- l’explication biologique : l’identité de la mère est certaine, celle du père peut être remise en question ; Ezra recherchait une définition sans ambiguïté.
- l’explication sociologique : l’éducation est le fait de la mère. Selon ce point de vue, l’identité juive est fortement tributaire de l’éducation.
- l’explication politique : au cours des guerres judéo-romaines, les enfants de femmes juives violées par les Romains étaient reconnus comme Juifs et non Romains.
- l’explication démographique : de nombreux Juifs mouraient à la guerre, et il fut décidé de considérer comme Juifs les enfants nés de père étranger.
- l’explication judiciaire : dans le droit romain, les enfants nés de Romains et de mères illégitimes recevaient la nationalité de la mère et étaient exclus de l’héritage du père et des avantages conférés à sa nationalité romaine. Le droit talmudique serait l’exact contre-pied de cette loi, en ce que la mère permettrait à l’enfant illégitime de jouir de ses droits de citoyen judéen.
Ce n’est donc qu’en cas de mariage mixte qu’en enfant hériterait de la judéité par la mère ; dans les cas normaux, il hériterait du statut du père, mais la judéité de la mère serait la condition sine qua non pour que cela se produise, ce qui reviendrait en définitive à considérer qu’il s’agirait d’une transmission purement matrilinéaire.
Une filiation maternelle très discutée
La détermination de la nationalité israélienne selon celle de la mère est à l’opposé de ce qui se fait au sein de la plupart des autres nations. La plus grande entorse au principe de la matrilinéarité vient toutefois des mouvements juifs progressistes, particulièrement dans les pays anglo-saxons, non par déni du Talmud, mais par volonté d’adaptation à l’époque moderne. Selon de nombreux rabbins, en particulier du judaïsme « réformé », la famille hébraïque telle qu’elle apparaît dans la Torah est patrilocale, donc suit naturellement — sinon obligatoirement — les coutumes, y compris religieuses, du mari et non de la femme. Rien n’y indiquerait une matrilinéarité obligatoire du judaïsme, cette règle serait en fait d’apparition plus tardive et n’a pas le crédit de tous les Juifs. En effet, bien que recommandant la conversion de la mère non-juive au judaïsme, les instances juives réformées admettent comme Juifs les enfants éduqués comme tels. Le principe de transmission matrilinéaire ou patrilinéaire a été officiellement adopté aux États-Unis en 1983, et est suivi par : le judaïsme libéral (Liberal Judaism) en Angleterre ; le judaïsme reconstructionniste aux États-Unis, au Canada et là où il s’est implanté ; le judaïsme progressiste en Australie ; une congrégation en Autriche, et certaines congrégations d’Europe de l’Est. En revanche, le judaïsme réformé du Canada et d’Angleterre n’y souscrivent pas, ni le judaïsme conservateur aux États-Unis.
Une religion patriarcale
Séparation des sexe au mur des lamentations (Jérusalem, Israël) pour empêcher toute promiscuité sexuelle hors mariage, source d’enfants illégitimes.
Bien que relativement matrilinéaire, le judaïsme n’en reste pas moins une religion extrêmement patriarcale. Le sexe hors mariage est strictement interdit, les femmes adultères étaient lapidées, elles doivent porter le voile pour ne pas séduire, la ségrégation des femmes est encore pratiquée en Israël, le sang féminin menstruel est diabolisé, la circoncision permet de sanctifier le droit du sang paternel… (visionnez la playlist de vidéo).
Vidéo : Jésus le féministe s’oppose au patriarcat juif en interrompant la lapidation d’une femme adultère.
[youtube http://youtu.be/Jm8GHBfv1dg]