Des études scientifiques (en 2011, université du Kansas, Pr Omri Gilliath) ont prouvé qu’en temps de crise, les hommes étaient plus infidèles. Lorsqu’ils se trouvent sous le coup d’une menace, d’un stress, d’une angoisse, la libido des hommes deviendrait incontrôlable. Ce phénomène tendrait à démontrer que lorsque les hommes sentent leur survie menacée, leur instinct les pousse à répandre aux maximum leur patrimoine génétique, afin de favoriser la perpétuation de l’espèce.
L’hormone de l’attachement
L’ocytocine est, chez les mammifère, l’hormone de l’attachement. Elle a fortement contribué à la survie de l’espèce. Elle est impliquée lors de l’accouchement (contractions, rétraction, délivrance, allaitement). Elle favorise les interactions sociales amoureuses ou impliquant la coopération, l’altruisme, l’empathie, l’attachement, voire le sens du sacrifice pour autrui, même pour un autrui ne faisant pas partie du groupe auquel on appartient. Dans certaines situations, l’ocytocine peut aussi induire des comportements radicaux, voire violents pour la défense du groupe, par exemple face à un autrui refusant de coopérer. Elle devient alors une source d’agressivité défensive (et non offensive). L’ocytocine joue un rôle essentiel dans l’attachement entre la femelle mammifère et son nouveau-né.
Ses effets physiologiques : moindre agressivité, augmentation de la sociabilité, plus grande résistance à la douleur, baisse de la tension artérielle, augmentation de l’appétit, majoration de la confiance vis-à-vis d’autrui et comportement maternel chez les femelles. Ces effets persistent en moyenne deux fois plus longtemps chez les femelles que chez les mâles.
Lire Accouchement : la peur de rompre le lien fusionnel mère-enfant, la phase de désespérance
Une hormone contre le couple
- L’homme produit de l’ocytocine quand il cultive l’espoir d’avoir des relations sexuelles. L’homme est donc biologiquement programmé pour ensemencer puis quitter sa partenaire.
- La femme produit de l’ocytocine après plusieurs relations sexuelles (fonctionnement inverse). La femme est biologiquement programmée pour obtenir un maximum de semence du partenaire qu’elle a choisi.
Le couple n’est donc pas naturel chez les mammifères.
Vidéo : L’ocytocine, une hormone qui diminue avec le temps, et s’accroît avec un nouveau partenaire
Le féminisme féminise les papas
Quand le féminisme exige le partage de tout : des tâches domestiques (les hommes en effectuent 30%), des soins aux enfants (les hommes en assument 40%), et de la représentation politique (la parité), il se penche aussi sur la table d’accouchement et sollicite la participation des pères ; ceux-ci répondent plus ou moins volontiers à cette invitation. Certains accèdent alors “au plaisir de materner leur bébé. C’est aux féministes qu’on doit aujourd’hui d’observer ces jeunes hommes ravis de porter, nourrir, bécoter leur enfant (…)” . Cette exigence de participation des hommes à l’accouchement de leur compagne/à la naissance de leur enfant, pose de multiples questions que la philosophie (le féminisme théorique) ne peut même pas envisager. L’image est si belle, et si conforme à la morale, que la philosophie aurait tendance à le croire.
Vidéo : chanson humoristique « Je suis en couple » par Max Bloublil
La présence du père ralentit et complique l’accouchement
Quand la tête du bébé apparaît entre les lèvres distendues de la vulve, quand les cheveux se mêlent aux poils pubiens – s’ils n’ont pas été rasés -, quand le petit corps se dégage, tout englué de vernix caseosa mêlé de sang, la mère est souvent dans un état second ; si elle accouchait seule, tout se déroulerait dans le silence, la lenteur, le secret. Mais elle est accompagnée, voire “coachée” : la sage-femme la seconde, et l’homme l’assiste ou la dirige. Lui, n’est pas dans un état second. Et il empêche la parturiente d’y basculer, parce qu’il parle, commente, questionne, grogne, encourage, stimule … Tout cela est normal, mais inadéquat. Mieux vaut l’état second, bien plus favorable au travail du corps, notamment à la balance hormonale. De plus, le moment de l’accouchement est peu favorable à la poursuite du lien amoureux, voire sexuel. Décidément, un amant et un père, ça fait deux : l’attrait sexuel peut en effet cesser, et l’amant se démettre, dans le moment même où advient le père.
Visionnez : L’éclatement du couple après la naissance (Isabelle Tilmant)
Le père, un étranger à l’accouchement
De tels basculements dérèglent toute une vie – trois en l’occurrence. Pour chacun des partenaires, deux relations se vivent donc simultanément : celle de la femme à l’homme, et celle de chacun à l’enfant. Si la relation de couple connaît à ce moment-là des remous peut-être indésirables, la relation parentale quant à elle est sur le point d’advenir. Du point de vue de l’enfant, on sait que “les petits sont d’abord attirés par les femelles adultes (…) plus tard ils percevront une différence sexuelle et s’orienteront progressivement vers les mâles.” Que leur père assiste ou non à leur naissance est donc, pour eux, secondaire ; ce qui n’a rien à voir avec les soins donnés au quotidien par le père, ou les jeux auxquels ils s’adonnent ensemble – pour le plus grand plaisir – et bénéfice – de l’enfant. Mais dans la salle d’accouchement, aucune importance. C’est le lien/délien à la mère qui est la grande affaire du moment, les échanges corporels, les flux et reflux hormonaux, les odeurs de corps qui circulent, le contact du sein, de l’enfant sur la peau, la pulsation du sang d’abord à l’unisson, puis distincte … Toutes choses étrangères à l’homme, comme à toute tierce personne.
Le couple mère-enfant
Le couple, ici, c’est celui formé par la mère et le nouveau-né. La femme qui vit cela en mère est totalement immergée dans ce bain sensoriel ; l’activité hormonale intense qui la traverse, avec des pics d’ocytocine, de prolactine, d’endorphine et d’adrénaline, l’incite à agir de manières très particulières : l’ocytocine déclenche gestes et attitudes de rapprochement, de tendresse, de léchage, de caresse (hormone également active dans l’accouplement, les partages conviviaux, et ainsi nommée “hormone de l’amour”) ; la prolactine incite au maternage, provoque la lactation et inhibe le désir sexuel ; l’adrénaline pousse à la verticalité, l’action, la défense éventuelle ; et les endorphines (hormones du plaisir) jouent un rôle anti-douleur et euphorisant (comme dans l’effort sportif et l’orgasme). “Pendant l’accouchement, le fœtus secrète ses propres endorphines, de sorte que, lors de leur premier contact après la naissance, la mère et le bébé sont encore sous l’effet des opiacés. C’est le début d’une dépendance. C’est le début d’un attachement.”
Que fait donc l’homme dans la salle d’accouchement ?
L’homme qui assiste à cette rencontre sublime se sent forcément de trop, et vaguement évincé ; il tente cependant de s’immiscer, on lui fait couper le cordon, prendre le petit dans ses mains … Mais “l’expérience sensorielle est médiocre, tiède, presque irréelle. (…) Cette dissonance cognitive [entre la faiblesse de l’expérience vécue et l’idée que la naissance est un moment capital pour lui] provoque très souvent un sentiment de vide, de désarroi où le père ne sait pas prendre sa place.” La discordance vertigineuse entre les expériences vécues par chacun des protagonistes de cette scène essentielle n’est évidemment pas sans conséquences. Il faut ajouter à ces aspects relationnels liés à la physiologie hormonale, le constat de plus en plus évident que la présence des hommes ralentit et complique les accouchements ; ce n’est pas qu’ils interviennent malencontreusement ou créent des difficultés (encore qu’il faille soutenir les évanouis, rasséréner les angoissés, calmer les nerveux …), mais une parturiente que l’on observe (qu’il s’agisse du compagnon, d’une caméra, d’un assistant, d’étudiants etc.) accouche plus difficilement qu’une autre que l’on “abandonne à elle-même” – tout en la veillant de loin. La présence d’autrui (mais également du monitoring) suscite en effet chez la parturiente une vigilance qui stimule son néo-cortex et inhibe le cerveau archaïque, sécréteur d’ocytocine. D’éventuels difficultés affectives avec le futur père ne font qu’envenimer l’histoire. Décidément, que fait donc l’homme dans la salle d’accouchement ?
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Lire Mélusine et Présine ou la transgression des tabous
La légende de ces fées, mère et fille, expose les tabous du sang féminin et de la maternité. Le décryptage de ces fables nous permet de comprendre la mécanique de la famille matriarcale où les femmes sont maîtresses de leur corps et de leur grossesse.
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La couvade présente cette maladie mentale des hommes qui veulent être mère…
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