Pour cacher la réalité du fléau de l’inceste père-fille

La société bourgeoise complice
Et c’est là qu’il a commencé à avoir des problèmes. Car en rapportant ces témoignages récurrents de pédophilie intra-familiale, qui renvoyait nécessairement à une complicité des institutions à tous les échelons par leur silence il faisait tomber les masques de la morale bourgeoise. Et pire encore, ses patientes étaient de bonnes familles… (l’histoire ne dit pas si il avait en charge plus particulièrement les patientes de sa communauté…).
Les victimes sont coupables
Il lui a donc fallu faire un choix: défendre ses patientes, ou sa carrière. Il a fait un choix.
Sandor Ferenczi, confronté à la même situation, a fait le choix opposé. C’est alors que Freud a inventé la « théorie de la séduction »: Ces femmes ne serait pas devenues folles des abus subis, mais, elles se rendent elle-même malade parce qu’elles fantasment de coucher avec leur père, et c’est ce fantasme qui les rendent malade !
La culpabilité est rendu à la victime. Bravo ! C’est classique… Il faudra attendre un siècle avant de briser le mur du silence, avec le travail extraordinaire d’Eva Thomas, victime d’inceste, auteur du « Viol du Silence » et du « Sang des Mots », et fondatrice de l’association SOS Inceste, qui toute sa vie a réclamé l’imprescriptibilité de l’inceste. Le sang des mots a été écrit après un procès gagné en diffamation d’un père incestueux contre sa fille qui l’avait accusé de viol après le délais de prescription.
L’hérétique de la psychanalyse
Elle a survécu, et elle a voulu comprendre d’où venait la surdité de ses thérapeutes à sa souffrance. Il lui a fallu surmonter les abus de deux de ses psychanalystes, puis déboulonner le dogme freudien; aller à la racine du mal pour l’arracher. Elle en est venu en toute logique à réhabiliter Sandor Ferenczi. Celui-ci a fait le choix opposé de Freud : il a continué de croire en ce que lui racontaient ses patientes.
L’inceste comme norme de la société patriarcale
