La jalousie d’Abraham…
Abraham, l’inventeur de Yahvé et du monothéisme est resté 50 ans sans avoir d’enfant de sa sœur Sarah. Elle se fait enlever par un Philistin, elle passe une seule et unique nuit loin de son mari, et elle a un bébé 9 mois plus tard… A moins d’être totalement crétin, Abraham n’a pas pu ne pas comprendre qu’il est stérile. Donc le fils de Sarah est du roi philistin, donc le fils de sa servante ne doit pas être de lui non plus. Contrairement à son épouse-sœur, l’esclave égyptienne avait de nombreuses occasions de sortir et de rencontrer des hommes…
Qui mène au sacrifice et à la circoncision
D’où le sacrifice : volonté de sacrifier le fils d’un autre puis son marquage sexuel pour inférioriser l’enfant d’un homme fécond ressenti comme plus viril par l’homme stérile. En tant que fils de sa sœur, l’enfant était adopté par Abraham après ce rituel, étant quand même de son sang : c’est le petit-fils de son père si ce n’est pas son fils. En revanche le fils de la servante a été envoyé crever dans le désert. Pour ce brave inventeur de Yahvé, le gamin et sa mère méritaient la mort puisqu’il avait de forts doutes sur sa paternité… Lire Origine de la circoncision, de l’excision et des sacrifices d’enfants : Le culte du sang paternel et le changement de filiation expliquent ces phénomènes.
Endogamie patriarcale
Quand la Loi patriarcale a été imposée, la première réaction des Hommes a été de tenter de ruser avec elle et de la contourner en se mariant à l’intérieur des groupes consanguins maternels, ce qui ne signifie pas forcément qu’ils consommaient le mariage car le Tabou était encore très fort. Leur objectif était d’empêcher la dissolution de leurs groupes et de leurs patrimoines. Cette ruse ce retrouve aussi bien chez les sémites, que chez les égyptiens ou encore aujourd’hui dans certains peuples primitifs. Cette technique inclue aussi les mariages avec les cousines maternelles.
La symbolique de la stérilité masculine dans le patriarcat
Dans le matriarcat, la problématique de la descendance n’est pas aussi traumatisante, parce qu’un homme peut être stérile et être ‘papa’ de tous les enfants de ses sœurs et de ses cousines maternelles. La stérilité masculine est invisibilisée. Pour les femmes, l’impact d’une stérilité est aussi fortement atténué car les tantes ont le même statut social (même nom de famille, même lignée d’héritage et usufruit du même patrimoine familial) que la mère biologique de l’enfant qui est aussi leur sœur (ou cousine maternelle). Dans les mythes, on retrouve la symbolique de l’homme stérile dans les Blessures à la hanche (Amfortas, prêtre-roi du Graal et oncle maternel de Perceval), au genou, aux chevilles (Achilles) et dans l’image du boiteux. Difficile de marcher droit quand on a mal aux gonades !
Les héros de la transition familiale
Dans la mythologie grecque, Achille est un archétype de transition au même titre que Perceval dans la mythologie celtique. Il est d’origine matriarcale, hésite, et finalement se convertit aux valeurs du patriarcat… On remarque une trame commune entre les deux personnages. Achille est né d’une nymphe marine et est éduqué par un centaure… Il choisit une vie courte et glorieuse (patriarcale) plutôt qu’une longue et paisible (matriarcale). De part son choix, il connaîtra la guerre mais pas l’Amour… Sa mère le cache à la cour du roi Lycomède pour qu’il ne participe pas à la guerre de Troie. Découvert par Ulysse, il part avec Patrocle… En colère contre Agamemnon, il quitte le combat, mais reviendra pour venger la mort de son ami face à Hector. Il affronte l’amazone Penthésilée, femme guerrière archétypale du matriarcat, mais s’éprend d’elle au moment où il la tue. Il se retranche alors à Lesbos pour se purifier.
Lesbos, un île matriarcale ?
Cette île était aussi la patrie de Sappho ; poétesse, amante de Kerkolas, mère de Cléìs, prostituée selon Didyme, homosexuelle selon d’autres, elle ne connaîtra pas son père; politicienne, elle défend avec ses trois frères (Erigyios, Larichos, et Charaxos) les valeurs aristocratiques et dynastiques (sans père ?) face à la caste montante des marchant et des armateurs ; instructrice aux mystères d’Aphrodite, selon Bachofen, elle est aussi disciple de la religion orphique, d’essence gnostique : marquée par une souillure originelle, l’âme est condamnée à un cycle de réincarnations dont seule l’Initiation pourra la faire sortir, pour la conduire vers une survie bienheureuse où l’humain rejoint le divin. Oreste, celui par qui l’Ennemi s’est infiltré en Europe, matricide et deux fois incestueux, qui a modifié la Constitution pour s’arroger l’impunité là où il aurait dû être condamné trois fois à mort, soumettra l’île… La liberté aristocratique de Sappho n’est rapidement plus comprise et les poètes comiques d’Athènes seront les premiers à s’en moquer.
Achille tomba amoureux de Polyxène, la fille du roi troyen pendant une trêve lors de la guerre de Troie. Il la fit demander en mariage à Hector. Le prince troyen la lui promit, s’il voulait trahir le parti des Grecs ; mais une condition si honteuse ne put qu’exciter l’indignation d’Achille, sans cependant diminuer son amour. Lorsque Priam alla réclamer le corps de son fils, il mena avec lui la princesse, pour être plus favorablement reçu. Selon certaines versions le prince grec renouvela sa demande, et consentit même à aller secrètement épouser Polyxène, en présence de sa famille, dans un temple d’Apollon qui se trouvait entre la ville et le camp des Grecs. Achille obéit à sa mère en laissant le roi Priam, venu dans sa tente en suppliant, emporter la dépouille de son fils pour lui accorder de dignes funérailles.
Le talon d’Achille, le destin inéluctable du patriarcat ?
La mort d’Achille est plus hermétique. Est-ce un jugement karmique pour avoir trahi ses origines ? Préfigure-t-il le destin inéluctable du patriarcat ? Les textes ne sont pas unanimes à indiquer que la flèche qui le transperça fut guidée par Apollon. Pourquoi cette contre image patriarcale du Dionysos matriarcal aurait-elle supprimée celui qui l’avait si bien servi ? Le plus valeureux combattant du patriarcat achéen meurt de l’acuité et de l’adresse de Pâris. Les matriciens en sont ses héritiers spirituels. Nous savons où viser… Le patriarcat semble invincible mais il vacille sur ses pieds d’argile. Troie sera détruite, mais pas dans un combat loyal. Agamemnon ne vaincra que par la ruse, la tromperie et le mensonge.
Le sacrifice funéraire d’une princesse
Polyxène, au désespoir de la mort d’un prince qu’elle aimait se retira au camp des Grecs où elle fut reçue avec honneur par Agamemnon. Sur la fin malheureuse de cette princesse, il existe deux versions bien différentes. Selon les uns, s’étant dérobée pendant la nuit, elle se rendit sur le tombeau de son époux et se perça le sein ; une autre tradition plus connue rapporte que Polyxène fut immolée par les Grecs (notamment Néoptolème) sur le tombeau d’Achille. Dans l’Éthiopide, Thétis le représente après la mort comme vivant la vie idéale du guerrier, sur l’Île Blanche, au milieu de combats sans nombre et de festins éternels, marié à Médée, à Hélène, à Iphigénie ou encore à Polyxène, toutes des femmes matriciennes…
Polyxène sacrifiée par les grecs sur la tombe d’Achille. C’est aussi cela les femmes selon le patriarcat: on les jette après usage…
Le héros d’un culte marin féminin
Achille fait l’objet d’un culte héroïque dans plusieurs régions de la Méditerranée. Il est souvent lié à la mer, association qui ne s’explique pas par les éléments de son mythe, mais seulement par sa filiation avec une néréide (déesse marine) ; il est ainsi vénéré conjointement avec la nymphe Thétis à Érythrée. Il est particulièrement populaire auprès des marins, qui sont à l’origine de la plupart des offrandes votives à Achille découvertes dans le Pont-Euxin.