La politique pour les nuls : verrous, leviers, et rapports de force réels du pouvoir

Le pouvoir est un rapport de forces.
La propriété c’est le pouvoir réel.
La propriété collective, c’est la cohésion.
La libre association, c’est la fin de l’Etat et de la Banque.

Le pouvoir ne se décrète pas, le pouvoir est un rapport de forces. Il existe toujours un rapport de forces entre celui qui décide, et ceux pour qui il décide. Et le rapport de forces balance en faveur du décideur si celui monopolise la force en monopolisant la propriété, et en diminuant/divisant celle de ses administrés. Mais si la propriété, qui est la force réelle, est aux mains des masses, celle-ci est souveraine, et le décideur n’est qu’un délégué, dont les décisions devront être validées par les masses. C’est pour cela que le décideur s’arroge des pouvoirs régaliens, des privilèges d’Etat, comme la libre collectivisation, et interdit en contre-partie la libre association.

Définitions

  • Nation : le peuple. L’ensemble des individus portant une certaine nationalité. Ex : la nation française est l’ensemble des ressortissants de nationalité française. Actuellement, la nation n’a aucune définition juridique.

  • Patrie : la terre. La propriété collective indivisible d’un peuple, d’une nation : son territoire, ses institutions, son patrimoine, sa culture, son identité… la patrie est indivisible. Aujourd’hui, elle est la propriété exclusive de l’Etat.

  • Communauté : ensemble d’individus liés par une communauté de biens indivisible (propriété collective) et par un devoir de solidarité mutuelle. Exemple : la nation est une communauté soudée par sa patrie indivisible.

  • Collectivité : ensemble indivisible de biens d’une communauté (propriété collective).

  • Propriété : droits exclusifs sur un bien, accordé à une entité propriétaire, par une communauté (ex : la nation), ou une entité (ex : l’Etat). La communauté/entité qui reconnaît cette propriété doit la défendre par la force (ex : les forces de l’ordre). Seule la force garantie la propriété.

  • Garantie : rapport de forces qui tend à faire respecter un engagement, un contrat. Exemple : les forces de l’ordre garantissent le respect de la loi (contrat entre le citoyen et l’Etat). Toute société, même la plus primitive, fonctionne sur des garanties.
  • Etat : l’administration. Bureaucratie qui lève des impôts sous la menace de ses forces de l’ordre.

  • Etat-nation : quand l’Etat prétend être la nation, quand la bureaucratie protégée par les forces de l’ordre prétend être le peuple. L’Etat est supposé gérer la patrie pour la nation et être contrôlé par celle-ci (la République pour le peuple et par le peuple). Dans la réalité pratique, l’Etat est toujours contrôlé par les pouvoirs réels :

    • les propriétaires des capitaux du tissus économique (industrie, médias…),

    • les créanciers de l’Etat (ceux qui le financent… les banques), qui sont bien souvent les propriétaires du tissus économique également.

    • l’Etat gère donc non seulement la patrie, mais aussi la nation, sous la pression des détenteurs de la propriété. La nation est sous tutelle de l’Etat pour gérer sa patrie.

  • Gouvernement : équipe dirigeante au sommet de l’Etat, supposée élue par la nation, en réalité choisie par les détenteurs des capitaux, qui eux ont les moyens concrets de faire peser leur volonté, par exemple, à travers le contrôle des médias, de l’économie, et de la dette publique.

  • Capitaux : parts de propriété d’un moyen de production. Les détenteurs sont en général extérieurs à l’entreprise, à ceux qui travaillent sur le moyen de production : les bénéfices et l’entreprise ne servent ni les travailleurs ni les consommateurs, mais uniquement les propriétaires. C’est la définition du capitalisme, à ne pas confondre avec le libéralisme.

  • Libéralisme : libre entreprise, ou ingérance minimale de l’Etat dans l’Economie. A ne pas confondre avec le capitalisme.

  • Communisme : l’Etat est le propriétaire unique de la totalité du tissus économique. Toute l’économie est sous contrôle de l’Etat. Le communisme s’oppose au capitalisme et au libéralisme.

  • Lobby : association d’entreprises pour défendre leurs intérêts.

  • Définition juridique : reconnaissance par la justice, donc par l’Etat, d’une entité. Sans reconnaissance juridique, cette entité informelle ne possède aucune capacité juridique (mener des actions en justice par exemple), ne peut être propriétaire (posséder des biens fonciers, immobiliers…), et peut donc difficilement défendre ses intérêts, et donc exister dans la société.

LES LEVIERS DU POUVOIR

L’illusion du droit de vote

Démocratie parlementaire, suffrage universel et partis politiques :

Droit de vote accordé par l’Etat à ses administrés, afin qu’ils décident qui doit diriger celui-ci. Les partis élus siègent au gouvernement, et dans les différentes institutions de la République. De quels moyens de pression concrets disposent les électeurs sur leurs élus et sur l’Etat ? Le suffrage universel (vote pour tous) n’est qu’un pouvoir institutionnel conféré par l’Etat, qui n’accorde de la valeur à ces scrutins que parce qu’il le veut bien. C’est donc un leurre :

  • Qu’est-ce qui garantit que ces scrutins seront respectés ?

  • De quels moyens de pression concrets disposent les électeurs pour faire pression sur les institutions ?

    • manifestations syndicales ? grèves ?

    • boycott économique ? révolution armée ?

Les forces de l’ordre étatique

Le pouvoir de l’Etat réside notamment sur la détention presque exclusive des armes, et c’est par les armes, les forces de l’ordre, que l’Etat garantit l’application de sa loi, de ces décisions. Quand le peuple (nation), est désarmé, il n’a plus la garantie de sa souveraineté sur l’Etat. Mais ce n’est pas l’armée qui dirige l’Etat (sauf en cas de coup d’Etat, qui amène à un gouvernement de junte militaire), mais l’Etat qui contrôle l’armée par le biais du salariat (corruption légale – soldat = vendu/soldé). Mais alors, qui salarie l’Etat ?

Lire Naissance de l’État et de la Banque : disparition de la propriété collective et de la société gentilice

La corruption du salariat

Le salariat permet à l’employeur d’obtenir de son employé une prestation. Si l’employé n’obéit pas, l’employeur peut supprimer son salaire (licenciement). L’employé aura donc tendance à obéir à son employeur. Suivant les contraintes qu’il subit, il obéit bien souvent à l’encontre de ses convictions, de ses propres valeurs. On appelle cela « rester pour la gamelle ». Cela peut poser problème quand l’objectif de l’organisation employeuse est à but non lucrative. Exemple : les partis politiques.

Le pouvoir réel c’est la propriété

Qui paye décide, qui possède dirige. Ce sont les propriétaires des capitaux, donc les maîtres de la finance, qui ont les moyens de peser concrètement sur la société, puisqu’ils possèdent l’économie, l’industrie, les médias, et par le biais de la dette publique, l’Etat… depuis que celui-ci a perdu le pouvoir exclusif de battre sa monnaie, et ce, sans taux d’intérêt, ce pouvoir régalien ayant été transféré aux banques privées en 1973 (loi Giscard-Pompidou-Rothschild).

Lire Monnaie-travail contre monnaie-or. Produire et échanger, sans s’enrichir, sans taux d’intérêt

LES VERROUS DU POUVOIR

Diviser la propriété pour régner

L’Etat base aussi son pouvoir sur la division individuelle de la propriété, pour diviser les communautés, et ainsi briser les cohésions populaires. Plus la propriété est divisée, plus la population est divisée.

Les dernières traces de propriété communautaire collective ont été éradiquées en 1789 :

  • Désormais, la seule communauté reconnue par l’Etat, c’est la nation, qui elle-même ne possède plus rien, parce qu’elle n’a elle aussi plus de définition juridique.

  • La famille, qui n’a pas non plus de définition juridique, n’est donc plus une entité, une communauté, soudée par ses biens collectifs indivisibles. C’est une notion vague et virtuelle, confondue tantôt avec le foyer, tantôt avec le mariage, tantôt avec les liens du sang, à plus ou moins grand degré de parenté.

Lire Communisme primitif ou collectivisme familial : clé de la solidarité et de la décroissance

Le loup mange le troupeau

Ainsi, les petits effectifs très minoritaires des forces de l’ordre (salariés/corrompus par l’Etat) peuvent alors contrôler la très grande masse des effectifs majoritaires, mais divisés (par la propriété et le salariat), de la population.

Diviser pour parasiter

L’individualisation de la propriété oblige aussi la population à mutualiser ses richesses à travers des intermédiaires parasites que sont les états, les banques, et autres entreprises telles que les assurances et les mutuelles : prestations sociales, prêts…

Les parasites diviseurs-mutualiseurs

  • L’Etat (l’administration) : collecte les impôts et reverse des prestations sociales selon leur bon vouloir.

  • Les banques (les prêteurs) : revend l’argent mutualisé à leurs propres propriétaires.

  • Les capitaux (les propriétaires) : qui possèdent des parts d’industrie dans lesquelles ils ne travaillent pas.

Tripartition des rapports de forces du pouvoir

La morale sans garanties

Dans la réalité matérielle des faits concrets, la morale n’existe pas : il n’y a pas de justice immanente à l’univers, pas de lois divines écrites dans les cieux. « Aide toi et le ciel t’aidera ». Les idéaux seuls ne déterminent pas la réalité. Seuls les rapports de force font loi. L’efficacité de la force est la seule légitimité. Si la morale n’est pas garantie par des lois (étatiques ou coutumières), elle n’aura que peu d’efficacité. Toute société, même la plus primitive, est fondée sur des garanties juridiques, des rapports de forces. Les institutions ne sont respectées que si celles-ci sont garanties par des forces répressives, car elles ne sont pas naturelles mais culturelles. Ces rapports de forces sont de 3 natures :

La tripartition du pouvoir : marchands, guerriers, et prêtres

  • cultuel (religion & médias)

  • politique (armes)

  • économique (production & consommation)

Le contrôle des médias (cultuel) – la foi :

Voir ce que l’on croit, et non croire ce que l’on voit – Syndrome de Don Quichotte ou l’opium du peuple.

Si autrefois les religions définissaient les réalités, aujourd’hui ce sont les médias technologiques (TV, presse, internet) qui forgent l’opinion des masses. Les médias sont la nouvelle religion de la société post industrielle. Ce qui est répété dans tous les médias devient vérité populaire. Celui qui contrôle les médias contrôle l’opinion populaire.

Rapport de forces militaires (politique) – les armes :

C’est celui qui a les plus puissantes forces armées qui décide. L’Etat détient le quasi-monopole des armes. Et c’est par les armes (forces de l’ordre) que l’Etat donne ses ordres, fait respecter ses lois et ses institutions. Une nation sans armes, n’a pas de force réelle pour maintenir sa souveraineté sur l’Etat.

Rapport de forces économiques (marché) – l’industrie de la consommation :

  • Offre / Production : C’est celui qui produit plus qui décide plus. C’est le poids d’une entité productive (travailleurs/entreprise…) sur le tissus économique (production, industrie) qui détermine son influence pratique, son pouvoir réel sur la société.

    • Les petits producteurs/travailleurs ne pèsent rien séparément sur le marché.

    • Ce sont les gros producteurs/travailleurs (gros salaires, entreprises multinationales), qui par leur influence sur le marché, décident.

  • Demande / Consommation (capitaux) : C’est celui qui achète plus qui décide plus. C’est le poids d’une entité consommatrice (acheteur, entreprise, détenteur de parts) dans le tissus économique (marché de la consommation / bourse) qui détermine son influence pratique, son pouvoir réel sur la société.

    • Les petits consommateurs/détenteurs ne pèsent rien séparément sur le marché.

    • Ce sont les gros consommateurs/détenteurs (gros salaires, entreprises multinationales, gestionnaires de portefeuille), qui par leur influence sur le marché, décident.

Quand un pouvoir domine l’autre :

  • Quand le cultuel domine (religion) : c’est une société théocratique

  • Quand les capitaux dominent (économie) : c’est une société capitaliste

  • Quand les armes dominent (l’Etat) : c’est une société socialiste

La propriété, fondement des 3 pouvoirs

Dans tous les cas, ce sont les propriétaires qui dominent : tout est rapport de forces économiques (dixit Karl Marx). Les propriétaires des capitaux (majoritairement des banques) peuvent posséder à la fois l’économie, les médias, et l’Etat, donc les forces armées de l’ordre, par l’intermédiaire de la dette publique.

Une nation démocratique castrée

Le suffrage universel est donc un faux pouvoir populaire, car il est soumis à cette tripartition de rapports de forces du pouvoir. Elle est ainsi soumise :

  • aux médias (cultuel),

  • aux armes (forces de l’ordre),

  • et surtout aux capitaux (ceux qui possèdent).

La nation, ou communauté des citoyens d’une nationalité, n’a aucun pouvoir réel, car elle n’a pas de statut juridique. La nation est une entité virtuelle, car n’existant pas et donc ne possédant rien. Elle n’existe :

  • ni financièrement (capitaux),

  • ni économiquement (industrie),

  • ni politiquement (armes).

COMMENT SORTIR DE LA MATRIX ?

La libre association, l’arme des puissants

Divisés, on pèse toujours moins qu’unis. Pour peser d’avantage, pour exister aux yeux de la justice d’Etat, et avoir la pleine capacité juridique (attaquer, être défendu, et être propriétaire), on forme des lobbys (associations) :

  • économiques / industriels : cartels et corporations

  • politiques : partis, CFR, Bilderberg…

  • cultuels : églises, clubs, loges maçonniques, Skull n’Bones, Bohemian Grove…

Lire La fin de l’Histoire et de l’Etat (Engels) : barbarie et libre association pour sauver la civilisation

Le pouvoir collectif, c’est la propriété collective

La démocratie est la gestion collective d’un bien collectif – Exemple : la patrie indivisible. Ceux qui possèdent le plus décident le plus. Mais quand le bien est détenu collectivement, alors il est de fait géré collectivement :

  • Un bien ne peut être géré démocratiquement que s’il est détenu collectivement par la communauté.

  • La patrie, indivisible, ne peut être gérée démocratiquement que si elle est détenue collectivement par la nation.

Sans propriété collective, le bien est sous l’influence supérieure du détenteur majoritaire de parts de ce bien (capitalisme, coopérative, copropriété…), quand bien même des lois tenteraient de minimiser ce phénomène. Parce que celui qui possède le plus a d’avantage les moyens concrets d’influencer la gestion du bien : rajouter ou retirer du capital.

La propriété collective, garant de la démocratie

Seuls les propriétaires ont les moyens réels de faire pression sur les institutions. La nation dispose de moyens concrets de pression sur l’Etat, si celle-ci possède et gère réellement sa patrie par elle-même (auto-gestion). Or, la nation ne possède plus, ni ne gère plus sa patrie, et n’a donc aucun pouvoir réel ni sur elle, ni donc sur l’Etat. La patrie n’appartient plus à la nation mais à l’Etat qui se charge de sa gestion à sa place.

Auto-gestion de la patrie, pouvoir de la nation

La nation ne dispose donc d’aucunes forces, d’aucun moyens de pression concrets qui garantira que ses décisions seront respectées par l’Etat, le résultat de ses scrutins par exemple (ex : le référendum sur la constitution européenne). Les administrés n’ont donc aucun pouvoir réel sur l’Etat. De même, les électeurs n’ont aucun moyens de pression sur leurs élus (exemple : le maire de la ville) s’ils ne possèdent pas des biens en commun avec celui-ci (exemple : la propriété collective municipale). En cas d’insatisfaction, les élus révoqués par leurs électeurs perdraient l’usage de ce bien commun (bannissement).

Lire Le collectivisme clanique confédéral : une démocratie réelle et efficace

Les moyens de l’émancipation de la nation

Le collectivisme solidaire

La création d’une propriété collective est le ciment de cohésion de toute communauté stable. Les membres d’une communauté mettent une partie de leurs richesses en commun, en une communauté indivisible de biens. C’est un engagement, une « mise en gage » de richesses non récupérable en cas de départ. En échange, elles se doivent une solidarité mutuelle. La seule propriété collective accessible aujourd’hui aux citoyens français, c’est celle de la structure associative, de l’association loi de 1901.

Echec des copropriétés/coopératives/habitats participatifs

C’est pourquoi les « communautés coopératives » et autres habitats participatifs ne fonctionnent pas : pas de cohésion sociale, instabilité des effectifs, échec démographique (peu d’enfants), ploutocratie et sectarisme…

  • Celui qui possède le plus influence le plus, même si des statuts tentent de limiter ce phénomène.
  • La propriété souffre toujours de la convoitise des parts, ou de l’ingérence parasite de l’Etat (ex : l’héritage).
  • Les achats et ventes de parts provoquent des spéculations et des intrigues de pouvoir.
  • La récupération de la valeur des parts en cas de départ de la communauté ne permet aucune cohésion : il n’y a aucun engagement matériel (mettre en gage) de la part de ses membres.

Ceux qui ne possèdent pas ou peu de parts n’ont aucun force réelle dans la coopérative, et sont de fait dépendants du bon vouloir de ceux qui en ont le plus. C’est une ploutocratie parée du masque vertueux de la démocratie institutionnelle.

La souveraineté monétaire

Un marché local est une association de producteurs et de consommateurs qui échangent avec une monnaie locale (SEL : Système d’Echanges Locaux), régulée (produite/détruite) par une autorité centrale (Etat/banques/association).

  • Cette autorité centrale (émettrice de monnaie) peut décider de percevoir une part de ces transactions (parasitisme) : taxes, impôts, taux d’intérêt, frais divers…

  • Une nation/communauté est souveraine si elle émet sa propre monnaie, pour ses intérêts propres, et dispose de ses propres forces armées nécessaires pour la défendre.

Lire Systèmes d’Echanges Locaux, monnaies alternatives et Société Confédérale Segmentaire

La nation en armes

Une nation armée est une nation souveraine. Le peuple en armes a les moyens de faire pression sur l’Etat. La criminalité armée n’est pas due à la circulation des armes, mais à de nombreux autres causes très diverses (liste non exhaustive) :

  • patriarcat – culte du droit paternel : guerres de religion, répression sexuelle, marché du sexe, crimes d’honneur, conflits d’autorité parentale…

  • propriété individuelle – individualisme : parasitisme bankster (taux d’intérêt, usure, endettement criminel), convoitise sur les parts, conflits de succession, absence de solidarité communautaire garantie…

  • mondialisme – impérialisme : conquêtes militaires/économiques, abolition des frontières, tensions inter-communautaires, une seule patrie pour plusieurs nations, une seule terre pour plusieurs peuples.

Dans la Confédération Suisse, le peuple est en arme (conservation de l’arme de service après le service militaire), et pourtant, il n’y a presque pas de criminalité armée. L’Etat du Texas est un exemple comparable.

Réseaux et tribalisme

Le ciment concret de toute communauté, c’est la propriété commune. Plusieurs communautés peuvent s’unir en une communauté supérieure, cimentée par un bien commun supérieur. Le phénomène peut se reproduire sur un nombre infini de niveaux. On obtient alors une confédération, ou une pyramide tribale (familles, clans, tribus, nations…). De ce point de vue, la Franc Maçonnerie est un réseau tribal associatif légal.

Abolition du salariat : le bénévolat communautaire

Quand une communauté collectiviste produit (famille, clan, tribu, nation…), le fruit de son travail n’est pas partagé entre ses travailleurs, mais vient enrichir son patrimoine collectif. Les membres de la communauté, tous égaux en droits car tous égalitairement copropriétaires, gèrent démocratiquement et jouissent collectivement de leur bien commun indivisible.

Economie du don : le système d’échange des sauvages

Chez les peuples qui ne connaissent pas l’économie monétaire, les réseaux économiques sont organisés en systèmes de dons rituels, appelés Potlatch chez les amérindiens d’Alaska. Les membres des communautés (familles, clans, tribus, ou nations) se réunissent sur un terrain commun neutre. Là, devant les témoins que constituent l’assemblée communautaire, ils s’offrent mutuellement des richesses (biens et services) aux yeux du publique, afin que dons et contre dons soient garantis par le sens de l’honneur et de la fierté, ainsi que par le risque d’expulsion ou de conflit en cas de plainte devant les conseils tribaux.

Economie Potlatch des amérindiens d’Alaska

Quand une communauté donne à une autre communauté, celle-ci doit contre-donner au moins autant que ce qu’elle a reçu, sur le moment même, ou à une échéance fixée publiquement. La valeur est laissée à l’appréciation subjective de l’assemblée. Il n’y a pas de marché des valeurs (économie boursière). Mais il ne faut pas contre-donner beaucoup plus, au risque d’offenser le donneur.

Lire Systèmes d’Echanges Locaux, monnaies alternatives et Société Confédérale Segmentaire

Le projet Prométhée

C’est la réalisation d’une confédération tribale associative, par la mise en place d’entités collectivistes à la fois :

  • communautaires : familles, clans, tribus, nations (associations)…

  • économiques :

    • propriété collective tribale des moyens de production (associations productrices),

    • marchés locaux & monnaies locales (SEL : Système associatif d’Echanges Locaux),

    • et économie du don « Potlatch » (troc associatif).

  • financières : collectivisation associative de richesses sans passer par des parasites, prêts sans taux d’intérêts, prestations sociales…

  • politiques (lobbying) : vastes groupements populaires à caractère familial, solidaires, unis et structurés, pour défendre leurs intérêts propres.

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