Qui sont les matriciens ? La plèbe sans père de Rome, révoltés contre les dieux du patriciat usurier

Du Patriciat au Patriarcat

Groupe social supérieur de quelques républiques urbaines du Moyen Âge et des temps modernes. À Rome, les patriciens étaient les descendants des anciennes gentes (tribus), qui, à l’origine, constituaient l’ensemble des citoyens. On voit en eux une ancienne noblesse de cavaliers, mais, plus souvent, les descendants des familles représentées au sénat. Le patriciat médiéval rassemblait, dans la direction des gouvernements urbains, les membres des plus riches et anciennes familles bourgeoises. Il se transforma aux xiie et xiiie s., surtout en Italie et en Flandre, en une caste oligarchique. En Italie, en Allemagne et dans diverses villes libres (Genève), le régime du patriciat se maintint au-delà du Moyen Âge jusqu’à l’époque napoléonienne.

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La plèbe sans père

Dans la Scienza NuovaGiambattista Vico, philosophe italien du 17e siècle, insiste sur la promiscuité primitive, et base l’établissement du patriarcat à Rome et sa séparation de la plèbe sur la différence de la forme de mariage. L’élite des patriciens antiques pouvaient nommer leur père patrem ciere ; tandis que les plébéiens, qui conservaient encore la généalogie maternelle, ne connaissaient pas leur père. C’est pourquoi le culte des déesses-mères était si populaire dans l’empire romain : Isis, Artémis, Cybèle, Magna Mater… La plèbe matricienne, peuples conquis par les envahisseurs aryens, avaient donc gardé leurs anciennes divinités pré-olympiennes, de l’ère sans père ni mari du matriarcat.

Le patriciat, en permettant à la plèbe de faire partie de la cité, ne partagea avec elle ni les droits politiques, ni la religion, ni les lois (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p.374).

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Célibat et concubinage pour la plèbe romaine

Seuls les citoyens romains pouvaient se marier. Les autres : étrangers, hommes libres ou affranchis ne pouvaient légaliser leur union avec une femme de leur classe, et même avec une citoyenne romaine. Les esclaves avaient juste le droit au contudernium ou « camaraderie de tente ». La plèbe reste sur la base du concubinage, si bien que celui-ci se perpétue dans la Basse Antiquité chrétienne. Les noces justes n’étaient, à l’origine, reconnues qu’aux patriciens. La loi des douze tables définit ces mariages. En -445, la Lex Canuleia accorde aux plébéiens le droit de pratiquer cette cérémonie lors de mariages inter-classes, c’est-à-dire entre patriciens et plébéiens. Par conséquent, les matriciens sont l’anti-thèse des patriciens.

Matriotisme du Matriciat

Plutarque nous apprend que les Crétois se servaient du mot matrie au lieu de celui de patrie. Ulpien, le jurisconsulte du IIIº siècle, donne encore au mot matrix le sens de métropole qui lui-même préserve le souvenir du temps où l’homme ne connaissait que la famille, le clan et le pays de la mère. Les matriciens sont donc matriotes ! Si le patriciat est la caste des patriciens, le matriciat est donc la caste des matriciens !

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Matriciens VS Patriciens

De l’institution de la République jusqu’aux guerres puniques, la plèbe et le patriciat luttent pour gouverner la Ville. La République romaine est une oligarchie dominée par la minorité des patriciens qui cherche à consolider leur position face à la masse de la plèbe. Cette dernière revendique davantage de droits et de pouvoirs : c’est le conflit des ordres. Il y a eu plusieurs sécessions de la plèbe tout au long de cette période de tensions politiques.

Révolte matricienne contre le patriciat usurier

La première sécession de la plèbe (495 av. J.-C.) se solde par l’insurrection du mont Sacré (494 av. J.-C.) suivie de la création des tribuns de la plèbe(493 av. J.-C.).

Les créanciers, appartenant surtout à l’aristocratie sénatoriale et donc au patriciat, ont droit d’enchaîner, de vendre comme esclave ou encore de mettre à mort les débiteurs. Or de nombreux plébéiens sont très endettés, et subissent donc la loi du patriciat. Une grande partie des plébéiens est endettée, et les lois romaines sont particulièrement féroces contre les débiteurs : ceux-ci sont quasiment les esclaves de leurs créanciers, qui ont droit de vie et de mort sur eux. Or l’armée romaine est composée de citoyens, majoritairement plébéiens.

Tite-Live résume parfaitement la situation : « nous qui combattons au-dehors pour la liberté et pour l’empire, nous ne trouvons au-dedans que captivité et oppression ; la liberté du peuple romain est moins en danger durant la guerre que durant la paix, au milieu des ennemis que parmi des concitoyens ».

Ainsi, la plèbe s’enrôle en masse pour échapper à leurs créanciers. Une fois les esprits apaisés, on consent à la plèbe qu’elle ait ses représentants, qui seraient inviolables, et qui les défendraient contre les consuls : les tribuns de la plèbe, magistrature interdite aux patriciens.

La déesse de la plèbe matricienne révoltée

Anne ou Anna Perenna est une déesse romaine, généralement représentée sous les traits d’une vieille femme. Elle est déjà très âgée quand la plèbe de Rome fait sécession et se retire sur le mont Sacré en 494 av. J.-C.Compatissant aux malheurs des plébéiens, elle vient chaque jour leur apporter de la nourriture, les sauvant de la famine. Par reconnaissance, ils lui bâtirent un temple. La fête d’Anna Perenna est célébrée chaque année le 15 mars dans un bois sacré près de Rome.

Celle qui bafoue les dieux patriciens

Dans la Rome polythéiste se célébrait le 15 mars un sacrifice en l’honneur du Dieu Jupiter, mais c’était surtout la fête d’Anna Perenna qui marquait ce jour. Celle-ci, une vieille femme du bourg de Bovillae, aurait ravitaillé secrètement la plèbe pendant la retraite sur le mont Sacré et, après sa mort, elle aurait été divinisée. À peine promue, elle aurait baffoué le Dieu Mars, amoureux de la Déesse Minerve, dont la fête suit de près le 15 mars.

Une plèbe pacifique contre le patriarcat aryen

Quelque soit l’origine de cette anecdote, qui avait donné lieu à des comédies populaires, elle semble attester que Mars n’était pas reconnu pour sien par la plèbe, par ailleurs si souvent opposée aux guerres que conduisaient alors les patriciens. Il semblerait que cette fête d’Anna Perenna fut instituée par une partie du peuple juste pour contrecarrer celle du Dieu Mars célébrée la veille. Cette opposition entre les deux fêtes reflète les différences religieuses, sociales, et ethiques qui existaient entre la plèbe et les patriciens. La plèbe rejette en quelque sorte les Dieux souverains aryens comme Mars pour s’adonner à des Divinités moins aristocratiques comme celles qui sont issues des traditions antérieures aux aryens. On reconnaît là l’éternelle confrontation entre deux conceptions assez éloignées l’une de l’autre: d’une part la plèbe et ses aspirations égalitaristes, et d’autre part les patriciens et leur fidélité aux principes aristocratiques de leurs ancêtres aryens.

Sources: « La religion romaine archaïque », Georges Dumézil – « Les Fastes », Ovide

Une pensée transcourante

En outre, ce qui caractérise le Mouvement Matricien, c’est une pensée transcourant libre et indépendante des pouvoirs politiques et financiers, et par delà les clivages. Amoureux des peuples sauvages, ils ont fondé Matricien.org pour leur offrir une meilleure visibilité, parce qu’ils sont injustement méconnus, et parce que les matriciens s’y réfèrent et s’en sont inspirés pour concevoir le projet Prométhée. En effet, le confédaralisme amérindien iroquois et l’organisation des sociétés tribales sont à l’origine de l’idée qui a vu le jour au sein du mouvement. Les matriciens veulent « insuffler une nouvelle énergie à la civilisation occidentale », ou la sauver si elle venait à être menacée. Prométhée lui même est une figure de la culture occidentale mythologique, célèbre pour son humanisme et sa révolte vis-à-vis de l’ordre patriarcal dominant (Zeus).

Des droits de l’Homme au maréchal Pétain

Outre cela, ils se réfèrent tout aussi bien à ce qui est mentionné dans l’article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (« La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État« ), qu’à l’instituteur de la Journée Nationale de la Fête des Mères, le maréchal Pétain (qui aussi émancipa les femmes en 1942) :

« Le droit des familles est antérieur et supérieur à celui de l’étatcomme à celui des individus. La famille est la cellule essentielle, elle est l’assise même de l’édifice social. C’est sur elle qu’il faut bâtir. Si elle fléchit, tout est perdu; tant qu’elle tient, tout peut être sauvé. C’est donc à elle que nous devons nos premiers soins. »

Une solution pour l’humanité

Le Mouvement Matricien est une initiative bénévole, volontaire et sans ambition politique. Leur unique prétention est de faire un travail de pédagogie et poser des questions sur des sujets nouveaux (la famille notamment) – et d’offrir à l’humanité une solution sociale et sociétale, globale et pacifique, sans passer par les urnes ou la lutte politique. Les matriciens n’ont pas d’ennemi, sinon l’injustice, l’inégalité, la guerre, la division etc… et ils ont la solution.

Rejoignez-vous !

Le Projet Prométhée est certainement la première véritable tentative raisonnable de réconciliation humaine de l’Histoire ! Si vous avez des affinités avec notre mouvement (comment pourrait-il en être autrement ?), vous pouvez nous rejoindre, aucune participation ou financement ne sont exigés. Le Mouvement Matricien, c’est vous, alors faites le. Les matriciens vous souhaitent une agréable navigation sur Matricien.org.

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