Définition de la société gentilice
- La gente est un groupement d’ordre familial (famille, clan, tribu…). Chaque gente étant régie par : le devoir de solidarité entre ses membres, le droit de jouir de la communauté de biens de la gente.
- Le gentil est un individu qui se positionne dans une confédération familiale, dans une gente.
- La société gentilice est une société qui s’organise sans État et sans Banque, également appelé société confédérale segmentaire. Dans ce système, plusieurs familles se confédèrent en un clan, plusieurs clans en une tribu… etc. Friedrich Engels oppose la société gentilice à la société de classes (laquelle suppose l’existence de l’État et de la Banque).
Définition du totem, une parenté matrilinéaire
Le mot « Totem » est apparu en 1791 avec les observations de J. Long chez les Indiens Ojibwa d’Amérique du Nord. C’est d’ailleurs de leur langue que fut tiré le mot lui-même : « ototam » en ojibwa signifie « parenté frère sœur utérins (enfants d’une même mère) » c’est-à-dire parenté matrilinéaire. Cette superposition du nom générique des groupes et d’un lien généalogique à la mère se retrouve en Afrique du Sud chez les Mashona et les Matabele : « mutupo » renvoie ici à la fois au Totem et au sexe (interdit) de la sœur utérine.
Un animal ancêtre, esprit de la lignée maternelle
Animal sacré, ancêtre cosmique incarnant un groupe familial. Le totem est à la fois l’esprit éternel du clan, de ses membres passés, présents et futurs, décédés, vivants, et à naître; mais il incarne aussi la propriété collective indivisible et éternelle du clan, son territoire, sa terre ancestrale. Les animaux totémiques ont évolué jusqu’aux formes héraldiques (armoiries) plus récentes. Titre définissant l’appartenance à une gente, une cellule (famille, clan, tribu, nation…). La nationalité et la famille sont des totems. L’individu a donc autant de points de référence (totems) qu’il y a de niveaux de segmentation. C’est un titre juridique multi-dimensionnel : le totem est une entité à la fois familiale, spirituelle, et territoriale. C’est à la fois la famille ou la nation, le patrimoine ou la patrie, et l’identité familiale ou nationale.
Origines de l’ours en peluche : Il est fort probable que la coutume traditionnelle de mettre un ours en peluche auprès des nouveaux nés soit issue d’anciens cultes animistes, où l’ours représente alors un animal totémique protecteur.
Droit totémique
C’est l’appellation ethnologique du droit associatif. Règle qui définit l’appartenance d’un individu à un groupe, une cellule, une gente, sur la base du port d’un totem, titre d’appartenance définissant ses membres. Ce titre est transmissible et interchangeable.
Famille = totem = association = parenté = adoption = mariage
La famille associative matrilinéaire par défaut : le droit totémique définit la famille comme une libre association, définie d’abord par le lien maternel (la famille est matrilinéaire par nature), d’un nombre exact d’individus, quels que soient les liens sentimentaux ou du sang qui relèvent du domaine privé. Ni hétérosexuel, ni homosexuel, il ne doit pas y avoir de statuts fondés sur la sexualité, qui relève du domaine privé. Les membres sont liés entre eux par le devoir de solidarité mutuelle (comme entre époux, père, fils, mère, fille, frère, sœur…), et par le droit de jouir de la propriété collective familiale indivisible de l’association. Ainsi, la solidarité inter-générations est assurée. La famille étant matrilinéaire par défaut, c’est donc par défaut le frère de la mère, l’oncle maternel, qui est responsable des enfants, et non le géniteur. Il est possible de changer de famille à volonté, par simple procédure d’adoption : un individu ne peut appartenir qu’à 1 seule famille. Tout individu est expulsable par sa famille. Le mariage et le divorce ne sont plus qu’une simple adoption, un changement de famille, de totem.
Mariage = divorce = adoption = changement de parenté = association
Modularité : Il est possible de créer de nouvelles familles, de les fusionner ou de les fissionner. Cette flexibilité permet à ce système clanique d’être compatible avec une civilisation urbaine, industrielle et nomade.