Matriarcat en Amérique du Nord : les mères garantes des démocraties tribales améridiennes

Matriarcat des bois, patriarcat des plaines

La plupart des peuples amérindiens d’Amérique du Nord étaient matriarcaux. Certaines tribus avaient adopté le système patrilinéaire qui était surtout le fait des tribus nomades des Grandes Plaines. Le système matrilinéaire était largement répandu chez les sédentaires de l’Est et de l’Ouest. L’époux habitait chez sa femme. Les femmes étaient les gardiennes des compétences sociales. Dans la mythologie, la femme aurait créé l’homme pour être son compagnon. Aux hommes revenait la responsabilité de maintenir en vie la tribu. Dans certaines tribus, le chef était désigné par la plus ancienne femme de la tribu; dans d’autres, certaines participaient aux conseils de guerre. Indépendamment de cela, les hommes dirigeaient les tribus, mais étaient subordonnés au droit de veto des femmes.

Les missionnaires en croisade contre la sexualité libertine des sauvages

Dans Dialogues avec un sauvage, l’anthropologue La Hontan (1666-1716) révèle que l’amour chez les Indiens d’Amérique ne provoque jamais de passions aveugles, d’agressivité, de querelle entre les hommes et les femmes qui ne connaissent pas la jalousie, ni d’ailleurs l’envie. Cette liberté sexuelle des Indiens va évidemment indisposer les prêtres et les pasteurs qui ne vont cesser de les culpabiliser :

« Ils aiment si tranquillement qu’on pourrait appeler leur amour une simple bienveillance… leur amitié, quoique forte, est sans emportement, veillant toujours à se conserver la liberté du cœur, laquelle, ils regardent comme le trésor le plus précieux qu’il y ait au monde ».

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Matriarcat Aléoute (Inuit d’Alaska)
Les aléoutes qui vivent dans des conditions de froid extrême, préfèrent être dirigés par des femmes. Outre cela, leur mythe du viol du soleil illustre l’interdit de l’inceste utérin, c’est-à-dire du tabou des relations sexuelles entre frère et soeur de même mère.
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Matriarcat Anasazi (Sud-Ouest des États-Unis)
La société des Anasazis s’organise selon un système matrilocal (le couple s’installe sur le lieu de résidence de la mère de l’épouse) et matrilinéaire. Ce sont les femmes qui possèdent le patrimoine familial, maison et champs.
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Matriarcat Apache (Arizona et Nouveau Mexique)
Les femmes Apaches bénéficient d’un statut égal à celui des hommes. Elles travaillent tout autant, peuvent devenir prêtresses, et parfois prendre les armes pour combattre. C’est le cas de Lozen, célèbre femme guerrière et chamane.
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Matriarcat Cherokee (Oklahoma)
Leur théorie de la procréation affirmait que la femme fournit le sang et la chair au fœtus, tandis que le père par le sperme construit seulement le squelette. Le devoir de protection mutuelle du sang maternel aboutissait parfois à la vengeance.
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Matriarcat Chumash (Californie)
Les Chumash (les gens des coquillages) étaient une société matriarcale. Le chef pouvait être un homme ou une femme. Les femmes pouvaient également servir en tant que prêtre. Outre cela, l’architecture des maisons témoignent d’un collectivisme familial.
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Matriarcat Creek/Séminole/Choktaw (Sud-Est des États-Unis)
Au sein d’un clan Creek, c’était souvent l’oncle maternel (le frère de la mère) qui jouait le rôle de tuteur et de modèle pour un enfant mâle. Les Séminoles ont connu une immigration d’esclaves noirs en fugue qui adoptés, se sont assimilés à leur culture.
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Matriarcat Cri (Québec)
Les Occidentaux furent stupéfaits par les moeurs luxurieuses des Cris, surtout leur habitude de copuler en plein air lorsqu’arrivent les jours chauds de juillet, mais aussi le spectacle de jeunes femmes cris s’adonnant impudemment au triolisme ou au lesbianisme.
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Matriarcat Dakelh (Ouest du Canada)
Chaque chef Dakelh héréditaire accède à une charge au sein de son clan matrilinéaire en adoptant un nom héréditaire qui est assorti de certaines obligations et de certains pouvoirs bien définis. Ils sont habilités à régler les conflits et à faire respecter le droit.
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Matriarcat Delaware, Gwich’in, Yuchi et Patriarcat algonquin
La plupart des ethnies amérindiennes sont matriarcales. Exception faite des algonquins, chez qui les femmes adultères avaient le nez tranché et étaient violées collectivement. Elles gardaient cependant le droit de vote dans les assemblées.
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Matriarcat Haïda/Tahltan (Ouest du Canada)
Les Haïdas sont notamment connus pour leurs totems, leurs sculptures traditionnelles et leur art graphique. La richesse et la noblesse étaient transmises par héritage matrilinéaire. L’héritier d’un chef n’est pas son propre fils, mais le fils de sa sœur.
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Matriarcat Hopi (Arizona)
La société Hopi est exogame. La descendance familiale est matrilinéaire et la demeure matrilocale. Les terres cultivables et les habitations appartiennent aux femmes. L’union matrimoniale entre membres d’un même clan est interdite.——————————————————————————————————–
Matriarcat Huron (Ontario)
Les Hurons avaient adopté la filiation matrilinéaire, et l’éducation se faisait par l’oncle. La sexualité était permissive, et les femmes pouvaient changer de compagnon. En outre, les menstruations étaient considérées comme une purification naturelle.
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Matriarcat Innu (Québec)
La cellule familiale élargie, matrilinéaire et matrilocale, est l’unité de base de la société montagnaise. Les jésuites qui les ont rencontré ont été choqué par leur liberté sexuelle. Le père Lejeune rapporte également que la mère quittait le foyer conjugal après avoir enfanté.
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Matriarcat Iroquois (Ontario et New York)
Les iroquois constituèrent la plus puissante confédération tribale connue d’Amérique du nord. Dans ses institutions démocratiques, la mère possède un rôle centrale. Elle nomme et révoque les chef, et dispose d’un droit de veto sur toutes les décisions.
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Matriarcat Mandan/Crow (Dakota)
Les jardins Mandan étaient la propriété des femmes et elles les cultivaient elles-mêmes, plantant du maïs, des haricots et des courges. Les artistes mandan peignaient sur des peaux de bison ; ils décrivaient les exploits de la tribu ou de certains héros.
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Matriarcat Natchez (Louisiane)
Les voyageurs européens qui atteindront les villes du Mississippi au XVIe et XVIIe siècles décriront une société matriarcale régie par un chef qui contrôle quatre classes sociales bien définies. Les élites se font enterrer, couchés sur des litières de bois, sous des édifices.
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Matriarcat Nisga’a (Canada)
Aujourd’hui, les Nisga’a sont une puissante nation amérindienne reconnu par l’Etat canadien. Ils disposent d’un gouvernement local, d’une grande autonomie politique, d’un territoire quasi-autonome, et même , d’eaux territoriales.
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Matriarcat Navajo (Arizona et Nouveau Mexique)
Outre la matrilinéarité et la tolérance sexuelle qui caractérisent les Navajo, mais aussi la majorité des peuples amérindiens, c’est la religion animiste de ce peuple qui rapporte que les humains descendent d’un ancêtre féminin.
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Matriarcat Pawnee (Nebraska et Kansas)
Les liens de filiation se faisait à partir de la mère. Les mères possédaient un rôle décisionnaire important au sein de la communauté. Si les chefs étaient toujours des hommes, ceux-ci transmettaient leur charge à un des fils d’une de leurs sœurs.
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Matriarcat Sioux (États-Unis)
Les sioux sont une société matrilinéaire mais patrilocale et polygyne. La femme a tantôt un statut inférieur, tantôt elle dirige le foyer d’une main de fer. Cependant, leur mythe fondateur de la Femme Bison Blanc atteste de leur origine matriarcale.
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Matriarcat Tlingit (Canada)
Les Tlingit et leurs voisins sont matrilinéaires, cependant l’autorité sur les enfants est exercée par les oncles maternels et non par la mère. Certains biens ne sont pas possédés par les femmes, mais transmis avec régularité de l’oncle maternel au neveu.
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Matriarcat Tsimshian/Kwakiutl/Gitksans (Canada)
En cours…
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Matriarcat Zapothèque (civilisation du Mexique)
La civilisation zapotèque était une civilisation amérindienne précolombienne qui s’est épanouie dans la vallée d’Oaxaca au sud de la Mésoamérique et qui a développé une société de structure matriarcale.
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Matriarcat Zapothèque (peuple du Mexique)
C’est la plus ancienne société matriarcale vivante. Elle a plus de 3000 ans. Aujourd’hui, ils sont plus de 100 000 habitants dans la ville moderne de Juchitàn (Mexique). Bien que convertis au mariage, ils sont matrilinéaires et tolèrent l’homosexualité.
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Matriarcat Zuñi (Nouveau-Mexique & Arizona)
La société zuni est composée de treize clans matrilinéaires. Dans cette société, les femmes possèdent les maisons et les réserves de blé. Les hommes chassent, construisent, pourvoient aux besoins de première nécessité, mais le tout appartient aux femmes.
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