Démocratie Confédérale Islandaise : le premier parlement d’Europe est Viking (avant le Ixe siècle)

Système clanique islandais pré-chrétien

Une société peu hiérarchisée, assez égalitaire et autarcique

Althing islandais, le premier parlement européen, ou la démocratie représentative confédérale tribaleL’organisation de la société est à la base clanique, tout tourne autour de la famille, (Aett ou kyn) qui est sacrée. C’est une société très peu hiérarchisée, assez égalitaire et autarcique. Les Vikings étaient modérément libertaires individualistes, très solidaires et non inféodés. Ils constituaient une société pragmatique et réaliste, ils étaient des hommes d’action aimant les valeurs d’action. Le plus vieux parlement d’Europe est celui d’Islande, l’Althing, à l’origine un conseil confédéral des clans viking (ère païenne, avant le Ixe siècle), qui garantissait le pouvoir du peuple face au roi.

Une justice sans peine de mort

Thing, Althing, Leid désignent les assemblées saisonnières de tous les hommes libres dans tous les districts où sont prises les décisions d’intérêt général, les procès, les projets… Un caractère sacré s’attachait à cette institution, présidées par le Lögsöguma (l’homme qui dit la loi) élu pour trois ans. Au printemps se tenait le Varthing (où se préparent les thèmes à venir). Au solstice d’été le Althing où se tenaient les votes, jugements, projets, échanges d’informations sur les voyages, récits de poèmes de sagas, cessions d’héritages, ventes de biens, transactions commerciales, mariages… durant deux semaines. En automne avait lieu le Leid qui entérinait les décisions prises en juin. Pour prendre part à ces assemblées il fallait s’acquitter du Thingfarakaup (adhésion, impôt, affecté à l’organisation du Thing). Les Thing avaient lieu dans des endroits naturels, vastes et représentant un avantage acoustique comme un mur naturel de basalte (site de Lögberg ou Mont de la loi)… Lors des procès, le verdict maximum était la compensation financière (bot), l’exil dans les bois (le skoggandr), le bannissement (fjorbaugsgardr) durée limitée, trois ans en général, mais pas de peine de mort sauf dans des domaines très précis de nature à invalider la qualité humaine du coupable (homosexualité, viol, vol) ils étaient alors qualifiés de obotamal (un cas qui ne saurait appeler compensation).

Les différents statuts juridiques des citoyens

Les Boendr (sing.Bondi) hommes libres, constituent la grande majorité de la société. Ils ont le droit de vote au Thing et Althing.

Les Konungar, Jarlar (sing. konungr, mot dérivé de kyn :famille) rois ou princes : Chefs de clan, roitelets, ils ont été élus ou ont hérité de la fonction avec l’accord du conseil des Boendr. Ils sont soumis à la loi. Ils ont beaucoup moins de prérogatives que leurs homologues européens compte tenu du caractère libertaire individualiste des Vikings. Leurs devoirs étaient de maintenir et améliorer l’honneur, la sécurité et le bien-être de leur peuple. Ils communiquaient les informations et les ordres importants avec « le message par la flèche ». Une flèche aux couleurs d’un konungr circulait parmi les clans qui avaient l’obligation de propager l’information. Équivalent du wampum iroquois (sortes de chapelets de petits coquillages tissés ensemble en forme d’écharpe).

Des esclaves bien traités puis adoptés

Les Thraell (plur.Thraellar) étaient des « captures de guerre » lors des strandhogg (raids) qu’ils vendaient ou ramenaient dans leurs clans. Ce ne sont pas réellement des esclaves taillables et corvéables à merci tels que nos sociétés se les représentent. On ne pouvait pas les maltraiter, les tuer ou les mutiler impunément. Ils bénéficiaient du respect de leur dignité humaine. Ils n’étaient pas vraiment libres, et n’avaient pas le droit d’ester mais avaient une très grande facilité à s’émanciper, à recouvrer la liberté en l’achetant, en se mariant avec un(e) Scandinave, ou en ayant rendu un grand service à leur maître. Ils devenaient des leysingi ou frjalsgjafi (à qui l’on a donné la liberté).

Umagi : Celui qui ne peut subvenir à ses besoins. Ces indigents assez nombreux, (vieux, infirmes, malades, vagabonds …) ainsi que les pauvres (fatoekr : celui qui prend/reçoit peu de chose) vivent grâce au hreppr (la solidarité des clans).

Le Godi : Les hommes, et plus rarement les femmes, pouvaient accéder à la fonction de Godi (plu.Godar). Plutôt riches et influents sur le plan politique, ce sont des chefs de clans. Cette fonction peut être rachetée ou héritée. Ils siègent aux jurys des Things, et Hreppar (sing. Hrepr : sorte d’assurance tous risques, solidarité entre clans). Ce sont des administrateurs, des hommes de lois, en charge des pratiques, coutumes, lors des grandes dates de l’année, (équinoxes, solstices, Jol…) et lors des grands évènements (naissance, mariages, funérailles, mémoire des Ancêtres…). Ils ne sont ni des prêtres, ni des druides, ils n’ont pas de religion, pas de dogmes ni de temples, ni caste religieuse…Ils devinrent des prêtres lors de la christianisation.

La solidarité sociale inter-clanique

Hreppr : Devoir social de solidarité entre clans et envers les pauvres fataekr, ou félitill (qui a peu de biens), vieillards, malades…antérieur au christianisme. Quand la famille faisait défaut, le district (fjordungar), la province ou le land pouvait s’en charger, ou le hrepprC’était l’équivalent de notre sécurité sociale, assurance maladie, assurances tous risques… (Pauvreté, perte de bétail, incendies…). Le hreppr était composé d’une vingtaine de Boendr et davantage, payant le Thingfararkaup, percevant l’impôt dont un quart revenait aux pauvres qui bénéficiaient également des dons en nourriture (matgjafir).