Ethnies amérindiennes matriarcales et algonquins patriarcaux : liberté et répression sexuelle

Matriarcat Delaware

La Nation Delaware, parfois nommée Absentee ou Delaware de l’Ouest, est l’une des deux tribus Lenape reconnues par le Bureau des affaires indiennes aux États-Unis. Les indiens Lenape basés à Bartlesville, dans l’Oklahoma, forment la deuxième de ces tribus. Le complexe tribal de la Nation Delaware est situé au Nord de la ville d’Anadarko (Oklahoma) sur la route 281.

Les Delaware vivaient dans des wigwams, huttes en écorce d’une seule pièce, disposée à l’origine le long des berges des rivières et dans les criques. Il est difficile de reconstituer une image complète de leur culture, mais les Delaware étaient probablement des chasseurs et des agriculteurs cultivant le maïs. Les chefs étaient élus par un conseil d’anciens, selon les principes de la lignée matrilinéaire.

Matriarcat Gwich’in

Les Gwich’in (« les gens ») ou Loucheux ou Kutchin sont les tribus de langues athapascanes septentrionales qui vivent dans le bassin du fleuve Yukon et Peel dans l’est de l’Alaska et dans le territoire Yukon au Canada. Le village d’Old Crow, le plus septentrional du Yukon, est également le foyer d’un des plus anciens peuplements d’Amérique du Nord. Face à la prospection pétrolière soutenue par le gouvernement américain, les Indiens Gwich’in font tout pour sauver leur culture ancestrale et leur territoire, perdu entre l’Alaska et le Canada.

La structure d’une bande était divisée en trois clans matrilinéaires qui régissaient les mariages. Traditionnellement, deux individus de même sexe et issus de parents communs formaient un ménage avec leur famille nucléaire respective. Plusieurs ménages apparentés à une personne âgée ou à un « chef » constituaient une bande locale, dont les membres travaillaient ensemble à construire des enclos et de grands pièges à poissons, mais ils se réunissaient parfois en groupes plus nombreux pour chasser. Plusieurs bandes locales formaient une bande régionale unie par mariages mixtes et autres interactions entre les familles constituantes à l’intérieur d’une même région géographique. Les bandes régionales se rassemblaient lors des cérémonies et des fêtes annuelles. L’identité gwich’in s’acquérait par la langue.

Matriarcat Yuchi

Les Yuchi étaient un peuple amérindien qui vivait à l’origine dans la vallée du Tennessee et qui occupe aujourd’hui le nord-est de l’Oklahoma (États-Unis). Ils se désignent eux-mêmes comme les Enfants du Soleil (Tsoyaha). Leur population, estimée en 2005 à environ 3000 personnes, a beaucoup baissé au xviiie siècle à cause des maladies importées par les Européens et des guerres contre les Cherokee.

Le jeu rituel de « La Crosse » était pratiqué chez plusieurs tribus nord-américaines de l’Est. Les Iroquois et les Yuchi, dans le Sud-Est, étaient tous deux divisés en clans (groupes de parenté matrilinéaires), mais, tandis que les Iroquois mettaient aux prises leurs deux phratries ou groupes de clans, chez les Yuchi le jeu opposait les deux grands groupes statutaires, les «chefs » et les « guerriers » ; l’appartenance à ces groupes était régie par la filiation patrilinéaire, et non matrilinéaire.

Patriarcat matrilocal Algonquin

Les Algonquins ou Anishinabeg sont un peuple autochtone algonquien et de langue algonquine, de la famille des langues algonquiennes. Neuf communautés sont situées au Québec et une en Ontario. Culturellement et linguistiquement, ils sont proches des Ottawas (Outaouais) et des Ojibwés, avec lesquels ils forment le groupe des Anishinaabeg, qui signifie littéralement les « vrais hommes issus de cette terre », et se désignent Omàmiwinini (pluriel: Omàmiwininiwak). Jusqu’en 1650, les Algonquins occupaient un vaste territoire situé au nord du fleuve Saint-Laurent allant du lac des Deux-Montagnes aux Grands Lacs. Peu de temps après, ils furent repoussés par les Iroquois vers la région de l’Outaouais. Puis, la colonisation les força à remonter vers le nord, vers l’Abitibi-Témiscamingue. Finalement, au milieu du xixe siècle, l’exploitation forestière, puis la création de barrages les obligèrent à se sédentariser sur de petites réserves. En ajoutant celle de l’Ontario, on parvient à une population avoisinant les 11 000 individus. Des Algonquins sont également installés dans les forêts du nord-est des États-Unis.

Répression sexuelle

Avant l’arrivée des Européens, l’unité politique la plus importante chez les Algonquiens des forêts de l’Est semble être le village constitué par une bande, étant donné que les confédérations de chefs de village n’existent pas. Chaque bande ou village semble avoir au moins un chef, dont le statut est habituellement transmis par la lignée paternelle. Chaque groupe patrilinéaire est caractérisé par un totem à l’effigie d’un animal. Les territoires des villages de bande ne sont pas rigoureusement délimités, et tous les membres ont un accès égal aux ressources de base. Des querelles entre tribus ont sûrement lieu, mais il est peu probable qu’elles se livrent à des guerres de l’envergure de celles qui ont éclaté au début de la période historique.

Les peuples algonquiens ont instauré une société de type patrilinéaire. Dans cette société, une coutume particulière caractérise les rapports entre hommes et femmes avant de recevoir la permission d’emménager chez lui, le futur marié doit se mettre au service de la famille de sa promise pour une durée d’un an. Dans le mode de vie, les femmes algonquiennes n’ont pas autant de pouvoir que les femmes iroquoiennes. Même s’il s’agit d’une société patriarcale, les femmes ont tout de même le droit de vote dans les assemblées. Les femmes algonquiennes exécutent les ordres transmis par leur mari ou chef de territoire. La sexualité était parfois durement réprimée. Les amérindiens Illinois punissaient sévèrement l’adultère féminin : la victime avait le nez coupé, les cheveux arrachés ou subissait un viol collectif.