Matriarcat Kuna Yala (Panama) : autogestion, indépendance, protectionnisme, conservatisme, identitaire et traditionaliste

Les Kunas ou Cunas sont un groupe ethnique amérindien du Panamá bénéficiant d’un régime d’autonomie territoriale (comarcas). Le nom donné à l’Amérique par les Cunas Abya Yala a été adopté en 1992 par les nations indigènes d’Amérique pour désigner ce continent au lieu de le nommer d’après Amerigo Vespucci. Ils vivent principalement dans les îles San Blas et sont environ 50 000 individus. Les pratiques traditionnelles sont restées très conservatrices : la base de l’organisation du ménage reste la famille matrilocale, les équipes de travail se font entre beaux-pères et beaux-fils, et l’habillement féminin comporte encore des anneaux nasaux.

Épargnés par l’immigration

Kuna (Personnes) Yala (Terre) sont les dernières îles des Caraïbes à ne pas être envahies par les étrangers. Les Kunas sont les derniers peuples autochtones à toujours contrôler leurs terres. Ils vivent encore dans des huttes traditionnelles en bois et en bambou, et de la pêche des poissons dans des pirogues. Les femmes portent des costumes traditionnels, et seulement trois groupes d’îles ont l’électricité.

Autogestion, indépendance, protectionnisme, conservatisme, identitaire et traditionaliste

Le peuple Kuna et leurs terres sont un phare de tribus autonomes autogérées. Ils sont l’une des dernières tribus d’Amérique qui existent encore sous leur forme originelle. Ils tentent de préserver leur identité et leur indépendance en gardant leurs traditions vivantes, et en menant une politique conservatrice et protectionniste stricte, pour qu’aucun étranger ne puisse posséder des terres ou une entreprise locale. Les consortiums d’entreprises multinationales tentent sans cesse de s’accaparer leurs terres et leurs richesses. L’attrait de la richesse et du pouvoir n’a pas encore réussi à influencer le conseil tribal des Kuna. Disneyland ne viendra jamais à Kuna Yala.

Les guerriers de la déesse-mère

Les Kuna ont une philosophie basée sur la déesse-mère Pacha Mama, la Terre-Gaïa. Ils sont matriarcaux : la terre est la propriété des femmes, et transmise de mère en fille. Les hommes sont des guerriers, les défenseurs de la terre et sont honorés comme tels, avec une autorité pour gérer les terres accordée par les matriarches.