Anarchisme patriote : une société sans Etat, mais pas sans frontières ni nations souveraines

L'étoile violette du national-anarchisme contemporain, ou l'étoile de la souveraineté.

  • Anarchisme de gauche : un état sans frontières (mondialisme)
  • Anarchisme de droite : des frontières sans état (tribalisme)

 »L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir »   »La plus haute perfection de la société se trouve dans l’union de l’ordre et de l’anarchie. » – Proudhon, anarchiste

Lire Bakounine & Proudhon : des affinités matriciennes ?

L’Etat, ou la mort des peuples – Nietzsche

Description de l'image  Portrait of Friedrich Nietzsche.jpg.« Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n’est pas chez nous mes frères, chez nous il y a des Etats. Etat, qu’est-ce que cela ?

Allons ! ouvrez vos oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples. L’Etat, c’est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « moi l’Etat, je suis le peuple ». C’est un mensonge !

Ils étaient des créateurs ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie.

Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un Etat : ils suspendent au-dessus d’eux un glaive et cent appétits.

Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’Etat et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois. » Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883 – 1885

L’Etat n’est pas la patrie

« L’Etat n’est pas la patrie. C’est l’abstraction, la fiction métaphysique, mystique, politique, juridique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays aiment profondément leur patrie; mais c’est un amour réel, naturel. Pas une idée : un fait… Et c’est pour cela que je me sens franchement et toujours le patriote de toutes les patries opprimées. »  Mikhaïl Bakounine (« Circulaire à mes amis d’Italie », 1871)

La Nation contre l’Etat

L’Etat (administration armée) n’est pas la Nation (peuple enraciné) : « Les différenciations nationales sont des facteurs de première importance pour les réalisations à venir de l’humanité, pour ceux qui savent distinguer de l’abominable violence étatique le fait vigoureux, beau, et pacifique de la Nation. » – Gustav Landauer (1870-1919), théoricien anarchiste allemand

Les nations souveraines et identitaires contre l’Etat mondial

« Nous croyons que tous les peuples, toutes les nations et les cultures, tous les groupes ethniques ont le droit absolu de se préserver tels qu’ils sont et de s’auto-déterminer. Non seulement le Nouvel Ordre Mondial (NOM) projette de détruire toutes les indépendances nationales et populaires, mais le Capital lui-même s’emploie sans interruption à éroder l’identité et la diversité des cultures, des nations et des peuples, afin d’imposer une monoculture globale basée sur le négoce. Il faut lutter de toutes nos forces contre cette homogénéisation de l’humanité. » – Raven’s Banner Collective (collectif anarchiste)

De la nécessité des frontières pour la souveraineté des peuples

Les frontières sont nécessaires à toutes formes d’organisation, de la cellule vivante, du corps humain, des habitats, des territoires respectifs de chaque peuple… Cela ne signifie pas que ces frontières sont fermées. Celles-ci ont toujours été dotées de portes de régulation des flux, comme la porte d’une maison, ou les pores de la peau et des cellules… C’est donc au peuple, et non à l’Etat, de contrôler les frontières de son territoire, et ses flux entrant et sortant. Les problèmes de société n’ont pas pour origine les frontières elles-même, mais de leur mode de gestion étatique, ainsi que les institutions politiques, économiques, financières, et sociétales.

La souveraineté populaire par la libre association

« La production se mouvait dans les limites les plus étroites; mais … les producteurs étaient maîtres de leur propre produit. Tel était l’immense avantage de la production barbare; il se perdit avec l’avènement de la civilisation; la tâche des générations prochaines sera de le reconquérir, mais sur la base de la puissante maîtrise obtenue aujourd’hui par l’homme sur la nature et de la libre association, possible de nos jours. »Friedrich Engels – L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État – Genèse de l’État athénien

L’Etat remplacé par la libre association

« La société, qui réorganisera la production sur la base d’une association libre et égalitaire des producteurs, reléguera toute la machine de l’État là où sera dorénavant sa place: au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze. » – Friedrich Engels – L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État – Barbarie & Civilisation

La vraie anarchie, durable et traditionnelle

Les premières sociétés humaines étaient organisées en confédérations familiales auto-gérées, sans état : familles, clans, tribus, nations… On appelle cela des Sociétés Gentilices. Toutes les décisions sont prises collégialement par le conseil de chaque niveau confédéral, sauf en temps de crise, où un chef suprême est nommé. Les conseils sont présidés par des délégués-arbitres, élus, révoqués, et contrôlés par leur base. La souveraineté individuelle est tout aussi importante que les souverainetés collectives : familles, clans, tribus, nations…

Le confédéralisme, base de la société gentilice

« Si, en 1840, j’ai débuté par l’anarchie, conclusion de ma critique de l’idée gouvernementale, c’est que je devais finir par la fédération, base nécessaire du droit des gens européen, et, plus tard, de l’organisation de tous les Etats. » – Pierre-Joseph Proudhon, 1862 

Un contre-pouvoir face aux sociétés étatiques

C’est cette organisation que le Projet Prométhée tente de ressusciter. L’état est une hyper-structure administrative séparée du peuple, qui pour le soumettre, lève des impôts pour lever des forces de l’ordre, et vice versa. La société gentilice unie le peuple face à l’état, lui donne les moyens de prendre des décisions politiques, et d’organiser sa défense. La société gentilice est donc fondamentalement auto-gestionnaire : le peuple décide par cercles de priorités, du plus local au plus global. C’est le principe confédéral de la subsidiarité.

Une hydre populaire invincible

”Pourtant, les Indiens d’Amérique du Nord résistèrent relativement longtemps. Les sociétés sud-américaines (empires Inca & Aztèque) furent plus faciles à attaquer. Il suffisait de décapiter la tête pour que toute la société s’effondre. C’est la grande faiblesse des systèmes à hiérarchie complexe et à administration omniprésente. On les tient par la tête. En Amérique du Nord, la société avait une structure plus éclatée. Les cow-boys eurent affaire à des centaines de tribus migrantes. Il n’y avait pas une tête immobile, mais des centaines de têtes mobiles. Si les Blancs arrivaient à mater ou à détruire une tribu de 150 personnes, ils devaient à nouveau s’attaquer à une deuxième tribu de 150 personnes” – L’Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu de Bernard Werber

Lire Auto-gestion : le confédéralisme libertaire – Structure pyramidale, flexible et modulable de la Société Confédérale Segmentaire.

L’amour libre anti-mariage

 » 1936 : Mujeres Libres, femmes anarchistes, revendiquent le droit à l’éducation, au travail, à l’amour libre. Elles organiseront des cours d’alphabétisation, de culture générale mais aussi de formations techniques professionnelles, mettront en place des crèches dans les usines et les quartiers, réclameront le salaire unique et lutteront contre toute forme de mariage. «